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Méditation : stress et dysfonctionnements de l'organisme

Dernière mise à jour : 27 mars

"En entrant dans du stress important quotidien, cette répétition ne permet plus à notre organisme de rester dans sa capacité de régénération et l’adaptation de l’organisme va se solder par un échec"

Concernant l'impact du stress sur l'organisme, on sait maintenant que celui-ci est responsable de bien des déséquilibres, et ne se limite pas qu’à des mains moites, palpitations, ou un mal au ventre. Le stress est aussi hautement inflammatoire ( on dit qu’il est environ 400 fois plus inflammatoire que l'alimentation!) et responsable de bien des dérèglements du corps humain, qu’ils soient internes ou externes, mais savons-nous exactement jusqu’à quel point? Alors, pour bien en comprendre son impact, il nous faut d’abord nous intéresser à plusieurs choses: son fonctionnement propre, la sénescence, et nos chromosomes.


Le stress est une agression subie dans son ensemble, provoquée par des agents de toutes natures (émotion, froid, maladie, choc physique, deuil ou évènement traumatisant, travail avec des horaires et cadences difficiles); il détermine toute stimulation susceptible de perturber l'intégrité physique ou psychique d'une personne. Plus précisément, au niveau du corps humain, le terme "stress" fait référence à la réponse de l'organisme et à tous les dysfonctionnements qui vont résulter de ce qu'il perçoit comme une "agression" : une réponse comportementale, métabolique ou physiologique.

Lorsque nous sommes confrontés à des situations critiques, dangereuses ou incontrôlables, que l’origine en soit physique ou émotionnelle, l'organisme, programmé pour s'y adapter, déclenche ce que l'on appelle une « réponse de fuite ou de combat », et  met en place divers changements métaboliques .Cette réaction au stress est conçue pour être brève et adaptative

Des signaux émis par l'hypothalamus sont transmis aux centres nerveux sympathiques (circuit végétatif), qui à leur tour, alertent les glandes surrénales. Ces dernières libèrent de l'adrénaline et de la noradrénaline, déclenchant ainsi la mobilisation du glucose pour le cerveau.

Cet enchaînement de mécanismes a pour effet de mobiliser toute l'énergie disponible : la glycémie et la pression artérielle augmentent, tandis que la disponibilité accrue d'oxygène et de sucre met l'organisme en état d'alerte. Dans le même temps, l'encéphale, le cœur et les muscles sont prêts à réagir, permettant à l'être humain ( ou animal ), en cas de mise en danger, d' avoir une réaction comportementale-physique visant à assurer sa survie. Le stress est donc une réaction adaptative salvatrice, préparant l'organisme à deux situations extrêmes en cas de danger : s'enfuir ou faire face et se battre.

Toutefois, lorsque le niveau de stress quotidien devient significatif, ou s'il persiste sur de longues périodes, cela peut altérer la capacité de régénération de l'organisme, car bien que notre corps soit résilient et capable de s'adapter à certains déséquilibres, cette capacité de récupération n'est efficace que si ces déséquilibres sont temporaires, ponctuels et peu récurrents.

Les changements métaboliques trop nombreux, trop fréquents et trop rapprochés épuisent notre organisme, et son adaptation finit par échouer. Nos cellules subissent également cette agression quotidienne, vieillissant prématurément, indépendamment de notre âge. C'est à ce stade que la notion de sénescence entre en jeu.



"Outre le dysfonctionnement métabolique, une exposition prolongée au stress amène aussi un dysfonctionnement du système immunitaire, nerveux, endocrinien, et entraîne aussi une élévation d’hormones"

La sénescence englobe les changements anatomiques et physiologiques associés au

vieillissement :apparition de rides, détérioration du tonus musculaire, rapetissement des articulations dû à l'érosion des surfaces cartilagineuses, calcification et ossification des ligaments, augmentation de la porosité et de la fragilité du tissu osseux, atrophie et affaissement des seins, ralentissement du renouvellement de l'épiderme, vieillissement des cheveux. Mais si ceux-ci sont le résultat d'un vieillissement naturel de notre organisme, nous ne sommes malheureusement pas tous égaux, et certains vont voir apparaître ces déséquilibres plus tôt. Certes, il y a une part de programmation génétique, mais pas seulement, et la réponse se trouve du côté de nos chromosomes, de nos cellules, de nos télomère et ... de la gestion de nos émotions!

Nous le voyons dans l’image ci-contre, une cellule est composée d’un noyau interne dans lequel se trouvent les chromosomes.

Le télomère, c’est ce “petit chapeau” à l'extrémité du chromosome, et c'est de sa longueur dont dépend le vieillissement de l'organisme, ou sénescence; en fait, sa longueur est tout simplement un indicateur du vieillissement cellulaire.

Un télomère devenant de plus en plus court montre que des dommages se développent à l'intérieur de la cellule; il est un “ marqueur ” de bonne santé de celle-ci. Lorsqu'il devient trop court, la cellule devient tout simplement sénescente, c’est-à-dire que les dommages qui s’y sont développés ont entraîné des modifications moléculaires irréversibles, responsables de l'arrêt permanent du cycle cellulaire.

Mais quel lien avec le stress, me direz-vous ?Et bien, c'est à la recherche médicale et à diverses études génétiques que l'on doit la compréhension de ce lien, en ayant démontré qu'un stress psychologique quotidien important allait impacter nos cellules et raccourcir les télomères de nos chromosomes. Voici donc pourquoi, outre la génétique, nous ne sommes pas tous égaux : chaque fois que, quotidiennement, je ne sais pas gérer mes émotions, je me fais vieillir plus vite!

Cependant, une exposition prolongée au stress induit également des perturbations dans le système immunitaire, nerveux et endocrinien. Cette exposition conduit à une augmentation des niveaux d'hormones, entraînant une diminution du système immunitaire, un épuisement du pancréas et une dysrégulation de la glycémie, pouvant éventuellement conduire au diabète.


Malheureusement, les dommages hormonaux ne se limitent pas à cela, car le stress déclenche également la libération d'autres hormones telles que l'adrénaline, l'ocytocine et la vasopressine.

Suivant le type de stress rencontré, ces dernières peuvent provoquer une vasoconstriction cutanée affectant la microcirculation permettant de nourrir les cellules de la peau, rendant le teint plus pâle et terne .

En effet, la zone du contour des yeux est particulièrement sensible aux effets du stress, et selon le type de stress rencontré, les réponses physiologiques peuvent varier. Une vasoconstriction cutanée, induite par certaines formes de stress, va affecter la microcirculation nécessaire à l'alimentation des cellules de la peau, donnant au teint une apparence plus pâle et terne. La peau fine du contour des yeux amplifie cette réaction, rendant le sang et la lymphe stagnants sous la peau plus visibles, se traduisant par des cernes plus foncés et marqués, voire la formation de poches sous les yeux.

Mais au même titre que la pollution, les UV et le tabagisme, le stress psychologique stimule l’action des radicaux libres dans l’organisme et provoque un stress oxydatif à l’origine du vieillissement cellulaire, impliquant aussi le vieillissement cutané prématuré .

La réponse au stress engendrant une augmentation des glucocorticoïdes, lesquels altèrent la production et la dégradation du collagène, des protéoglycanes et de l’élastine, éléments constitutifs de la peau, cette dernière perd en élasticité et en fermeté, la formation de rides et ridules s’accélère, le teint devient terne et des taches pigmentaires peuvent apparaître.

Voici, déjà, une liste fort longue et sympathique des dégâts et actions du stress envers notre organisme! Et si l'on s'arrêtait là? Malheureusement, les effets délétères du stress concernent aussi notre estomac, ainsi que notre microbiote intestinal, et donc, notre système immunitaire.


Nos bactéries intestinales peuvent supporter un extra alimentaire, par rapport à leurs besoins quotidiens, faire face à certains traitements médicaux, et le microbiote intestinal est capable de se

régénérer lui-même; il en va de même envers son “acceptation” à subir du stress. L’impact de ce dernier sur le fonctionnement du microbiote intestinal, sa capacité de régénération et d'adaptabilité est aussi soumis à la même condition que le reste de l'organisme : que cela reste un déséquilibre ponctuel. Dans le cas contraire, le stress chronique va engendrer diverses modifications au niveau intestinal.


"Le stress et l'anxiété physiologique sont capables d’ accroître la perméabilité intestinale et de modifier les bactéries intestinales, entrainant une augmentation de la perméabilité intestinale et davantage d'inflammation , via le lien existant de l'axe hypothalamus-hypophyse-surrénalien, et une production excessive et/ou quotidienne de cortisol "

Alors que certaines personnes peuvent passer rapidement des situations difficiles, d'autres, submergées par leurs émotions et souffrant de stress chronique, peuvent développer des troubles intestinaux plus graves tels que les colopathies, les syndromes du côlon irritable, voire des ulcères. Mais pourquoi?

En réalité, le stress et l'anxiété physiologique peuvent augmenter la perméabilité intestinale et modifier la composition bactérienne, conduisant à une augmentation supplémentaire de l'inflammation. Ce mécanisme est enclenché par l'axe hypothalamus-hypophyse-surrénalien et une production excessive ou quotidienne de cortisol.

"L' inflammation intestinale peut également exercer des effets néfastes sur le fonctionnement du cerveau, les cytokines inflammatoires libérées dans l'intestin ayant la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique. Ces interférences directes peuvent rendre le cerveau plus vulnérable aux troubles de l'humeur, créant ainsi une connexion entre le stress, l'inflammation intestinale, et les manifestations psychologiques."

En effet, le cortisol, en tant qu'hormone de stress, exerce une influence importante et délétère sur l'écosystème intestinal; son impact dépasse la simple modification du microbiote et de la dysbiose intestinale, englobant des processus qui vont au-delà des aspects inflammatoires associés; il agit également en déclenchant la sécrétion de molécules pro-inflammatoires par les cellules immunitaires, créant ainsi un environnement propice à l'inflammation intestinale.


L'une de ces molécules pro-inflammatoires est le TNF-alpha (facteur de nécrose tumorale alpha), une cytokine jouant un rôle clé dans les processus inflammatoires . Des études approfondies ont révélé que cette molécule, produite en excès en réponse à un cortisol élevé, interagit directement avec le mucus intestinal, altérant ainsi l'intégrité de la barrière intestinale et contribuant à l'augmentation de la perméabilité intestinale. Cette perméabilité accrue facilite alors le passage des substances nocives à travers la paroi intestinale, déclenchant une réponse inflammatoire exacerbée. Les cytokines pro-inflammatoires, libérées en réaction à l'excès de cortisol, amplifient cette inflammation intestinale, créant un cercle vicieux où le stress, le cortisol, la dysbiose intestinale et l'inflammation s’alimentent mutuellement. Mais l'inflammation intestinale peut également affecter le cerveau, car les cytokines inflammatoires libérées ont la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique! Cela crée une connexion entre le stress, l'inflammation intestinale et les manifestations psychologiques, rendant le cerveau plus vulnérable aux troubles de l'humeur.

Cependant, l'impact du stress sur le système intestinal ne se limite pas à la seule porosité accrue.

 Il entraîne également la multiplication de bactéries pathogènes agressives, incitant à des compulsions alimentaires, principalement vers des aliments riches en sucre, sources de substrats bénéfiques pour elles. C'est ainsi que le stress, en perturbant l'équilibre du microbiote intestinal, suscite un faux besoin de réconfort émotionnel à travers certains aliments spécifiques .

 

En altérant son équilibre, sa composition, le microbiote intestinal devient alors un terrain propice au stress inflammatoire, lequel peut se manifester par des symptômes cutanés tels que des démangeaisons, pertes de cheveux, rougeurs, boutons, eczéma, urticaire, herpès et psoriasis lors d'une intensité émotionnelle. Les infections cutanées sont d'ailleurs fréquentes chez les personnes souffrant de stress chronique.

Parallèlement, une exposition prolongée au stress intense peut également déclencher ou aggraver le syndrome de l'intestin irritable (SII) et provoquer d'autres symptômes tels que ballonnements, nausées, brûlures d'estomac, diarrhées ou constipation.

En fin de compte, le stress et l'anxiété physiologique peuvent augmenter la perméabilité intestinale, modifier la composition bactérienne, conduisant à une inflammation accrue. Ce mécanisme est enclenché par l'axe hypothalamus-hypophyse-surrénalien et une production excessive ou quotidienne de cortisol. Et si la dysbiose intestinale contribue à des troubles du comportement tels que le stress, l'anxiété et la dépression, le stress chronique non géré impacte aussi le système digestif, créant un cercle vicieux alimenté par le besoin persistant de recourir à des réconforts sucrés provenant des bactéries pathogènes.


Néanmoins, le manque de connaissance de soi, le défaut d'ancrage, la vulnérabilité face à des événements, des paroles, ou des émotions, peuvent conduire à d'autres compulsions, alimentaires ou non, altérant progressivement notre équilibre organique.

Le stress non maîtrisé, le besoin d'échapper à l'inquiétude, à la colère, aux émotions excessives peut également être à l'origine d'autres addictions telles que l'excès de sport, l'alcoolisme, le tabagisme, la boulimie, l’anorexie, voire même la drogue, l'objectif premier étant de fuir le flot de pensées négatives, de colère, de frustrations et de dévalorisation qui nous submergent et que nous ne parvenons pas à maîtriser.

En affaiblissant de manière continue le système immunitaire inné et le système immunitaire acquis, nuisant ainsi à l'ensemble de la réponse immunitaire, le stress chronique contribue à la détérioration de notre santé. Le deuil, un rythme de travail épuisant, l'incertitude financière, un surplus de responsabilités, le chômage, tous ces événements génèrent une tension permanente dans notre esprit, entraînant notre organisme dans un processus d'inflammation en cascade, en réponse à notre incapacité à gérer ce surplus de stress quotidien.

Explorer nos blessures, comprendre nos failles, cultiver notre ancrage, et dialoguer avec notre intériorité ne relèvent pas d'une vision new age, d'un engouement "bobo", ou d'une pratique dangereuse, c'est avant tout une démarche visant à empêcher ces dysfonctionnements d'altérer notre organisme, à prévenir la destruction induite par compulsions et addictions.

C'est s'engager dans une bienveillance envers soi-même, préservant notre bien-être au maximum et nous donnant la chance de vieillir harmonieusement.


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